Ce mois-ci, j’aimerais vous partager trois livres et un film que j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir, et qui traitent du sujet de la transmission.
Trois livres…
〰️ La légende de nos pères, de Sorj Chalandon, qui aborde la thématique du doute dans le domaine biographique. Et la question centrale : « À quelle vérité le biographe est-il tenu ? ». Ce thème soulève, plus largement, celui de la responsabilité et de l’éthique personnelle du biographe ; il me passionne.
« J’ai laissé partir mon père sans écouter ce qu’il avait à me dire, le combattant qu’il avait été, le résistant, le héros. J’ai tardé à le questionner, à moissonner sa mémoire. Il est mort en inconnu dans son coin de silence. Pour retrouver sa trace, j’ai rencontré Beuzaboc, un vieux soldat de l’ombre, lui aussi. J’ai accepté d’écrire son histoire… ».
Serge Chalandon, La légende de nos pères.
📖 Sorj Chalandon a publié récemment un roman encore plus ouvertement autobiographique, Enfant de salaud, dans lequel il raconte comment il a découvert l’histoire vraie de son père mythomane lors du procès de Klaus Barbie.
〰️ La déesse des petites victoires, Yannick Grannec : sur fond de fresque historique (Anschluss, maccarthysme, Amérique des années 1960…), le récit de la vie de Kurt Gödel, le plus fascinant mathématicien du XXe siècle et une réflexion sur le génie humain, la folie et l’amour.
〰️ La femme qui fuit, d’Anaïs Barbeau-Lavalette : un texte incandescent sur la liberté, la création et le sens de l’existence. Entre réalité historique et fiction, Anaïs Barbeau-Lavalette retrace l’itinéraire de sa grand-mère, l’artiste Suzanne Meloche ; cette dernière a abandonné ses enfants pour suivre sa propre voie. Avec, en filigrane, cette question : qu’est-ce qui est non-négociable pour chacun-e de nous ?
…et un film
〰️ Les rivières, de Mai Hua.Un beau film-catharsis sur la filiation et la transmission générationnelle des blessures de l’âme par une vidéaste singulière.