« J’aurais dû poser davantage de questions à mes parents et à mes grands-parents… Aujourd’hui, je n’ai plus la possibilité de le faire. C’est dommage. J’en prends conscience trop tard ».
Ces phrases – et leurs variantes – je les entends très souvent lorsque je recueille des récits de vie auprès de particuliers.
Ces phrases sont souvent, d’ailleurs, le point de départ d’un projet d’écriture.
Éloïse, trentenaire, a préféré prendre les devants pour ne pas avoir de regrets.
Elle a fait appel à moi il y a quelque temps afin que j’écrive le récit de vie de sa grand-mère Mona. Elle souhaitait conserver une trace de son histoire.
Pendant plusieurs mois, j’ai replongé, avec Mona, dans des souvenirs d’enfance particulièrement poignants, au sein de l’assistance publique pendant la seconde Guerre mondiale.
À l’heure où j’écris ces lignes, l’ouvrage est presque terminé.
Au départ, Mona pensait faire imprimer son livre à cinquante exemplaires.
Son objectif était le suivant : permettre à ses enfants de prendre (enfin) connaissance de son parcours.
Mais comme elle est d’un naturel enthousiaste, elle a beaucoup parlé du projet à son entourage : de son expérience, de ses souvenirs, de sa « modeste » histoire personnelle, insérée dans la grande Histoire…
À son grand étonnement, ses amis ont manifesté beaucoup d’intérêt pour son autobiographie, qu’elle songe désormais à diffuser à plusieurs centaines d’exemplaires.
Bien au-delà du cercle familial, donc !
Les moyens financiers de Mona étant modestes, elle entrevoit son livre comme un objet de transmission.
Il contient son itinéraire de vie, unique et singulier. Ses valeurs. Des données généalogiques précieuses, des anecdotes… La mémoire familiale, en somme.
Ces informations sont des pépites pour ses enfants et ses petits-enfants. Elle sait qu’ils pourront toujours s’y référer.
Il contient aussi un message, plus universel, de courage et de justice.
Il contient, finalement, tout ce qu’elle souhaite transmettre.
Ce livre, c’est son héritage.
Aujourd’hui, Mona a 84 ans.
Depuis qu’elle sa terminé d’écrire le livre de sa vie, elle se sent heureuse et apaisée. Elle le dit ! Et elle remercie régulièrement sa petite-fille de l’avoir poussée à entreprendre ce travail.
Et vous, quels sont les souvenirs que vous ne souhaiteriez pas perdre?
N’hésitez pas à répondre à ce message. Je serais heureuse d’échanger avec vous sur cette thématique qui m’intéresse et de partager avec vous certaines de mes ressources.