À 93 ans, le Lieutenant-Colonel D. retrace son évolution dans l’armée jusqu’au grade d’Officier de la Légion d’Honneur.
Il évoque sa participation active aux guerres d’Indochine, d’Algérie et du Golfe et le quotidien des militaires français expatriés. Le Parcours du combattant est le récit d’un destin singulier. C’est aussi, plus largement, le témoignage précieux d’un officier supérieur sur les grands conflits géopolitiques du XXe siècle.
Pour leurs enfants et leurs petits-enfants, Anne et Jean-Louis Schreiber retracent leur enfance, leur adolescence et leur rencontre au cœur des collines sous-vosgiennes.
Puisant dans la mémoire familiale, ils mêlent anecdotes et événements de la Grande Histoire. Tout a commencé dans les Vosges est le récit de deux parcours qui se sont croisés à Munster à la fin des années 1960. C’est aussi, plus largement, un témoignage sur l’évolution de l’Alsace dans la seconde moitié du XXe siècle.
Extrait
« La route qui menait à notre chalet était bordée de magnifiques conifères. Elle continuait en lacet jusqu’à la villa du patron. Et à chaque virage, au cœur de grands bosquets d’arbres, se trouvaient d’autres propriétés de la famille Hartmann.
J’ai passé dix années idylliques dans ce chalet entouré de sapins. Les conifères, au printemps, étaient couverts de cônes rouges… Bref, c’était une enfance bucolique comme on en rêve, avec de l’espace, des arbres, de l’air pur ! Autour de la maison, les prés et forêts s’étendaient à perte de vue. En été, c’était une explosion d’odeurs et de couleurs ; en hiver, tout était blanc. Malheureusement, la ville de Munster a construit plus tard un lotissement à cet endroit, qui a complètement dénaturé le paysage.
Notre chalet était pourvu de tout le confort moderne pour l’époque : nous avions une salle de bain, le chauffage central… Dans notre jardin, nous élevions des lapins, des poules, quelques corneilles et pigeons : je les élevais dans de grandes cages, puis les libérais.
Ma mère avait la main verte. Dans le jardin qui jouxtait la maison, elle cultivait des légumes (pommes de terre, salades, carottes, choux…), des fruits (groseilles, fraises, etc.), avec lesquels elle faisait d’excellentes confitures. À cette époque, les gens faisaient tout eux-mêmes. L’entreprise mettait aussi à notre disposition un jardin près de l’Abbatiale, au centre de Munster, et du côté du Leebach et Soli, maman avait hérité de deux petits terrains sur lesquels poussaient des quetschiers, des mirabelliers, des cerisiers et des pommiers. À la belle saison, les parents m’emmenaient cueillir des fruits dans de grands paniers en osier. Nous récoltions aussi régulièrement des fruits sauvages (mûres, myrtilles, framboises et champignons) dans la forêt. Plusieurs kilos de cerises et de mirabelles étaient stockés dans des tonneaux ; à l’issue d’un long processus de macération et de distillation, les fruits se transformaient en schnaps ! »
À 93 ans, Marie-Anne Sarron revient sur son enfance et sur les grandes étapes de son parcours de vie. À la demande de ses enfants et petits-enfants, elle puise dans la mémoire familiale : des anecdotes, mais aussi des événements de la Grande Histoire.
Itinéraires d’une Esbarroise est plus qu’une biographie. C’est un témoignage enthousiasmant sur la Bourgogne rurale, mais aussi sur les évolutions de la société française au XXème siècle.
Extrait
En 1940, l’ennemi gagne progressivement du terrain, puis c’est la débâcle. La population est sidérée, tous nos voisins quittent le pays en voiture, en charrette… C’est un désordre innommable. Monsieur Kagsala nous propose de fuir avec lui sur le tracteur qu’il utilise au travail. Son patron est d’accord. Nous bouclons précipitamment deux valises avec des vêtements de rechange, fermons la maison à double-tour et grimpons avec nos bagages sur le plateau arrière du tracteur. La plate-forme est exigüe… Monsieur Kagsala s’installe dans la cabine et nous partons ainsi sur les routes, à une vitesse très réduite comme vous pouvez l’imaginer. Nous parvenons toutefois à parcourir de longs trajets chaque jour avec notre attelage singulier. Devant la ville de Mâcon se masse une épaisse foule de voyageurs. On nous demande d’arrêter le véhicule et de descendre. Nous sortons de la file des réfugiés, quand soudain, une escadrille d’avions nous survole dans un fracas épouvantable : un bombardement ! Nous nous jetons à terre tandis que les avions mitraillent. Un homme et une jeune femme sont tués à quelques mètres de nous, le long de la Saône.
Mémoires d’une Esbarroise, Marie-Anne Sarron (2020)
En prévision de son anniversaire, Jeanne B. retrace son parcours de la Moselle à Lyon, en passant par Montpellier. Pour ses enfants, elle puise dans sa généalogie, mêlant petite et grande Histoire.
Finalement, Quatre-vingts ans d’histoire(s) est le récit d’une enfance heureuse et un hommage à la famille. Mais c’est aussi, plus largement, un témoignage sur l’évolution de la société française tout au long du vingtième siècle.
NB : Les noms et lieux ont été modifiés dans un souci de confidentialité.
Témoignage de Pascale Demarchi, victime d’un AVC en 2020. Ou comment l’écriture d’un livre peut soutenir le processus de guérison…
L’auteure, Pascale Demarchi, y explique comment elle a surmonté l’épreuve de la maladie :
« J’ai écrit mon histoire parce que ce moment de ma vie est important pour moi, pour mon mari, pour mes enfants, ma famille et mes amis. Parce qu’ils m’ont donné l’élan nécessaire pour m’en sortir, parce qu’ils m’ont tenu la tête hors de l’eau durant cette période où je me laissais emporter par la vague. Parce qu’il me semble que ce livre pourrait servir à d’autres victimes d’AVC. » L’écriture m’a permis d’évacuer ma souffrance, toutes ces émotions contenues, tous ces traumatismes qui m’ont blessée dans ma chair. En définitive, elle m’a fait découvrir tous les recoins de ma personnalité. »
Merci Pascale pour votre confiance. Je suis fière d’avoir participé à l’éclosion de ce magnifique ouvrage !
À quatre-vingt-dix ans, Marie-Louise Lourdet retrace son parcours à l’Assistance publique. Elle décrit ses placements dans les Vosges, mais aussi les difficultés qu’elle a traversées et enfin son bonheur d’être mère. Sa biographie est un récit intime ; c’est aussi un témoignage sur la condition des orphelins dans la France de l’après-guerre et une réflexion profonde sur le courage et la résilience.
Stéphane Churque a contacté La ligne claire – Rédaction & biographies en janvier 2019. En effet, il ressentait le besoin de connaître plus en détail la vie de son grand-père résistant.
Au fil de cinq entretiens, j’ai donc replongé avec René Fabre dans ses souvenirs d’enfance, de guerre, de voyages et de famille. Le narrateur a aujourd’hui 95 ans. Comme il vit en Corse, les 5 entretiens ont été réalisés via Skype.
« Un matin vers neuf heures, alors que je venais de passer la nuit au petit poste, l’un de mes camarades m’apporta un café. Il me regarda attentivement et me demanda : « Dis-donc, qu’est-ce que tu as fait à ton casque ? » Je ne comprenais pas. Mais en l’ôtant, je m’aperçus qu’il était percé à l’avant ! Nos casques étaient formés d’une coque légère et d’une enveloppe plus lourde et plus épaisse. Je parvins difficilement à séparer les deux parties. Lorsque j’y parvins, horreur… ! Une balle était fichée au fond de mon casque, dans le couvre-nuque ! Elle avait dû être tirée deux ou trois heures avant, à un moment où je ne portais pas mon couvre-chef ! Il n’empêche… Ma chemise se mouilla de sueur à la vue du projectile. »
À quatre-vingt-cinq ans, Mona Lecomte lève le voile sur son enfance à l’Assistance publique. Avec le franc-parler et la sensibilité qui la caractérisent, elle évoque ses onze placements, les violences dont elle a été victime et sa joie d’avoir construit sa propre famille. « Tout est une question de volonté », affirme-t-elle en espérant que son récit donnera de l’espoir à d’autres. Témoignage édifiant de la France rurale de l’après- guerre, La gamine de l’Assistance est un texte à la portée universelle qui aborde de manière touchante les questions du mal et de la transmission.
Mona Lecomte est née en 1935 à Montbard. Elle vit actuellement à Pouilly-en-Auxois.
« C’est la fin de l’été et nous rentrons de l’école, ma sœur et moi. La journée a été belle. Sur le seuil de la maison, nous percevons d’emblée que quelque chose ne va pas. Nos nourrices nous fusillent du regard. L’une d’elles m’attrape par l’épaule. Elle hurle, mais je ne comprends pas ce qu’elle dit. Puis elle fond sur moi avec le crochet du poêle et le plante violemment dans mon crâne d’enfant. Une fois, deux fois, trois fois… La douleur est atroce, irradiant jusqu’au bas de ma colonne vertébrale. Je chancelle et perds connaissance. Lorsque je reviens à moi, je suis allongée sur le sol. La vieille fille qui m’a frappée s’est tue. Désormais, elle appuie de toutes ses forces sur mes bosses pour les faire disparaître. Sans résultat. Mon corps juvénile a porté longtemps les marques honteuses de ces violences physiques et morales. La question qui me taraude, des dizaines d’années plus tard, est : « Pourquoi… ? » Pourquoi ces personnes infligeaient-elles tant de souffrances à des enfants ? Un coup, cela marque un enfant de manière indélébile. C’est trop douloureux. » Extrait de La gamine de l’Assistance.
Le 15 septembre 2019, en écho à la journée mondiale de lutte contre la maladie, les bénévoles de l’association France Alzheimer Côte-d’Or sont allés à la rencontre des visiteurs du « Grand Déj » de Dijon avec cette question : « Et vous, quel souvenir aimeriez-vous ne pas oublier ? ». Ils ont recueilli près de cinq-cents témoignages, tour-à-tour poétiques, touchants et drôles. Ces mots pointent la puissance des souvenirs, qui donnent un sens et une cohérence à nos trajectoires de vie.
Anita souhaitait raconter à sa fille le moment particulier de sa naissance : elle lui a offert un récit de vie pour ses 30 ans. Deux heures d’entretien ont été nécessaires pour réaliser ce livre de 32 pages, qui comprend un livret photo.
« J’ai gardé en mémoire, comme cristallisé, cet instant précieux de la naissance d’Emma. Il a véritablement nourri mon âme. Je n’oublierai jamais la musique, les roses de l’églantier et la lumière particulière de cette journée d’été ». Anita